L'artisan de la victoire d'Europcar et Voeckler

 Bar-sur-Aube-

Jacques Duchêne, réflexologue à Bar-sur-Aube, est l'un de ceux auxquels on doit la conquête du maillot jaune depuis le début du Tour de France « Pour l'instant, ça se passe bien ; on a le maillot », sourit Jacques Duchêne.

Réflexothérapeute établi depuis quatre ans à Bar-sur-Aube, il a fermé son cabinet au fond de la promenade Mathaux pour prendre ses vacances estivales… sur le Tour de France. Nous l'avons joint alors qu'il était en pleine ascension (en voiture !) des Pyrénées « dans l'euphorie du Tour de France ». Alors qu'il évoluait dans le haut niveau pendant vingt ans, il avait mis cet aspect de sa carrière entre parenthèses. Cette fois, il revient à ses premières amours. « Paradoxalement, ce n'est pas difficile. C'est comme si j'avais retrouvé un jouet. Bien sûr, deux ou trois choses ont changé ; surtout la mentalité des coureurs… mais dans le bon sens ! J'ai retrouvé cette approche qu'ils ont de leur sport. Ils sont plus médiatisés mais c'est comme s'ils avaient appris. Ils n'ont plus la tête sur les épaules. C'est ce qui m'a le plus surpris. » Son boulot : prendre soin des coureurs, entre massages et psychologie. Et depuis le début du Tour, il ne manque pas de travail. « C'est un Tour de France assez compliqué. La difficulté est que nous arrivons très tard et c'est dur de tout mettre en place. On arrive à l'hôtel le soir à 20 h alors qu'on est parti le matin à 9 h », raconte-t-il.

« Thomas Voeckler est très demandeur »

À son niveau, Jacques Duchêne - le seul réflexologue sur ce Tour de France 2011 ! - est l'un des artisans de la victoire de l'équipe de Jean-René Bernaudeau, Europcar, actuellement - et depuis plusieurs jours - dans le tiercé de tête du classement par équipes. C'est également à lui, entre autres, que l'on doit le maintien du maillot jaune sur les épaules du Vendéen Thomas Voeckler. Lui, modeste, ne le voit pas de cet œil. « J'ai fait comme à tout le monde », murmure-t-il. « Je travaille surtout sur les traumas en début de course, comme il y a eu beaucoup de chutes. Thomas Voeckler est très demandeur, comme tout le monde. Mais c'est un ensemble : les mécaniciens, les médecins… La plus grosse partie revient quand même à ceux qui pédalent ! » À mi-parcours, la fatigue commence à se faire sérieusement sentir, l'espoir de conserver le maillot jaune devient moins sûr. « On va un peu dans l'inconnu », reconnaît le réflexothérapeute. « Les coureurs sont confiants, ils n'ont pas de doute. On va tous de l'avant. Aujourd'hui il y a la fatigue physique, le temps à la pluie au froid, les chutes… C'est un Tour de France difficile. L'autre jour, j'ai mis plus d'une heure à remettre d'aplomb Cyril Gautier.

Extrait de l'article publié le dimanche 17 juillet 2011 – Site « L’EST ECLAIR.FR » - auteur Willy BILLIARD

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